Déclaration de LILLE, 24 JUIN 2012

AlamargedufestivalOUJDABy LILLE etencomplémentdesactionsproposéesparl’associationTIWIZI59 pourfairevaloirlalégitimitédelaquestionamazighedanssesmultiplesdimensions,nosassociationsontconsacréuntempsd’échangeetderéflexionle24Juin2012àLille.

Enconclusiondenostravaux,nousaffirmons :

• Que la question AMAZIGHE est une question éminemment politique au sens noble du terme (affaire de la cité), aucun citoyen, aucun groupement associatif ou politique revendiquant une société démocratique et de progrès ne peut être indifférent au scandale des injustices dont sont victimes les populations AMAZIGHES en général et les IMAZIGHENS Marocains en particulier,

• Que les citoyens AMAZIGHS de France et du Maroc sont niées dans leurs identités linguistiques et culturelles (voir les accords bilatéraux en matière d’enseignement des langues.) et le statut de la culture et de la langue AMAZIGHE malgré les affichages de la constitution marocaine actuelle reste marginalisé.

• Que Les pouvoirs politiques au MAROC et en France doivent admettre qu’une composante importante AMAZIGHE de leurs populations vit dans des situations discriminantes dans l’ensemble des sphères de la vie sociale ;

• Que le Gouvernement Marocain doit en urgence reconnaitre les erreurs historiques des pouvoirs successifs qui ont maintenu la question AMAZIGHE dans un statut d’infériorité et niés la majorité du peuple Marocains de son identité culturelle et de ses droits fondamentaux.

• Que le Gouvernement Français doit enfin reconnaitre la composante franco-amazighe dans ses expressions culturelles et linguistiques,

• Que nos associations inscrivent leurs activités et leurs actions dans un combat juste pour l’épanouissement de l’ensemble de nos concitoyens sans discrimination liée à l’origine, à la culture et au genre. Nous rejetons toutes les visions séparatistes, fanatiques ou nationalistes. Nous nous inscrivons dans le prolongement des visions démocratiques, progressistes et humanistes.

Danslasuiteetleprolongement delachartedeClichyetdesmultiplesappelsetdéclarationsdumouvementAMAZIGH,nousdemandons :

AuGouvernementFrançais :

1. La reconnaissance de l’identité AMAZIGHE des citoyens de France issues de la colonisation de l'Afrique du Nord par l’intégration et l’enseignement de la langue AMAZIGHE dans les écoles de la République,

2. La mise en place des centres de recherche et le financement des recherches consacrées aux questions de l’amazighité,

3. Les reconnaissances des apports de l’immigration amazighe au développement de la société Française en favorisant un travail conséquent sur la mémoire visant à rendre légitime la présence de cette composante de la société française qui continue à être niée,

AugouvernementMarocain,nousdemandons :

1. De rendre effectif ses déclarations d’intention et d’intégrer la langue amazighe dans l’ensemble des sphères de la vie sociale et institutionnelle,

2. De combattre les discriminations dont sont victimes les régions amazighes et leurs populations (infrastructures routières, structures éducatives, structures de soins, bref garantir les droits fondamentaux aux populations amazighes résidants dans ces régions paupérisées) ;

3. De mettre en place un observatoire public dont la composition et les finalités doivent satisfaire aux exigences de la promotion de l’égalité socio-économique,, sociolinguistique et culturelle des populations issues de l’amazighité ,

4. De garantir aux Maroco-Franco-Amazighs l’accès à la langue et à la culture amazighe dans les différents territoires de France,

Nousassociations manifestentunevolontéderassemblementdel’ensembledessensibilitésamazighesenFranceetauMarocet lancent unappel àtouslescitoyensorganisésounonàrejoindrelesgroupementsdumouvementAMAZIGHpourdépasser lesblocagesdeshéritages de l’ethnocentrismeFrançais(rapportcolonial)etduréférentielpanarabiste. Cenégationnismenepeutdurer,ilesttempsderassemblernosforcesetfaireconvergernoscombats afindefaireaboutirnosrevendicationslégitimes.

Associationssignataires,ledimanche24juin2012àLille :

- Corso-Berbère (Bastia/ Corse)

- Franco-Amazighe (Mulhouse/ France Est)

- Tamaynut-France (Région Parisienne)

- Tiwizi59 (Lille/ France Nord)

Le président de l’association Tiwzi59 a rencontré le Député Maire de la ville d’Agadir (Maroc), Monsieur Tarik EL KABBAJ, ce mercredi 6 juin à l’office de Tourisme de Roubaix suite à une invitation de Mr Slimane TIR, élu local, président de la radio Pastel FM et candidat aux législatives sous l’étiquette « VERT/PS ».

Lors de cette rencontre le président de l’association a remis à Monsieur EL KABBAJ une copie de la Charte de Clichy (Charte de Clichy pour une pleine reconnaissance des droits linguistiques et culturels des Franco-amazighs) ainsi que le communiqué qui dénonce les propos du Ministre marocain des MRE (suite à la rencontre de ce dernier avec Madame Martine Aubry en mars 2012 au Maroc).

Pour information, Mr Slimane TIR est le favori de sa circonscription (Roubaix/Wattrelos). Il sera peut être le premier parlementaire français d’origine Amazighe. Bonne chance Monsieur TIR !

Nous informons nos chers auditeurs qu'il n'y aura pas d'animation radio, lors de l'émission Tiwafine59, les mardis 17 et 24 avril.

Toutefois nous continuons à diffuser de la musique Amazighe durant l'émission.

L'équipe d'animateurs vous présente ses excuses pour ce désagrement et vous donne rendez-vous le 1er mai.

Charte de Clichy pour une pleine reconnaissance des droits linguistiques et culturels des « Franco-amazighs »

L’histoire franco-amazighe (berbère) remonte à deux siècles (depuis 1830). Elle a donné naissance à une identité « franco-amazighe » qui se forge dans l’interaction des conditions historiques, politiques et économiques et des échanges de la France avec l’Afrique du Nord. Le rôle des Amazighs dans la défense de la France pendant les deux Guerres mondiales, dans son développement économique ainsi que dans son rayonnement politique et sportif n’est plus à prouver. De même, la France était pendant longtemps le refuge de la culture amazighe et son lieu d’épanouissement, loin de la répression des États d’origine. Les Amazighs d’origine marocaine, dont la présence en France remonte au début du XX^e siècle, ont largement contribué à ce processus de construction identitaire franco-amazigh.

Aujourd’hui, ces Franco-amazighs, toute origine confondue, comptent autour de deux millions d’individus. S’ils vivent pleinement leur citoyenneté, ils demeurent privés d’un certain nombre de leurs droits.

Ainsi, s’appuyant sur les référents et les cadres suivants :

1-      La Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948.

2-      La Charte des Langues régionales et minoritaires de 1998.

3-      La devise de la république : «  Egalité, Fraternité, Liberté ».

4-      Les valeurs de tolérance, d’égalité et du respect mutuel portés par la culture amazighe, en pleine adéquation avec les valeurs de la République.

5-      L’ancienneté de la présence amazighe en France.

6-      L’importance numérique des Amazighs en France.

7-      La reconnaissance du berbère comme langue de France.

8-      La reconnaissance de tamazight (berbère) comme langue officielle au Maroc.

Les Franco-amazighs d’origine marocaine qui se sentent à la fois Français et Marocains, revendiquent ce qui suit :

Au gouvernement français :

1-      Reconnaître l’identité amazighe de ses citoyens d’origine nord africaine.

2-      L’enseignement de l’amazighe aux Franco-amazighs.

3-      La mise en place des instituts de recherche et des centres culturels consacrés à la langue et à la culture amazighes.

4-      Donner des noms de personnalités franco-amazighes aux rues, boulevards, stations de métros et aux lieux de mémoires…

5-      Enseigner l’histoire franco-amazighe dans les programmes scolaires français.

Au gouvernement marocain : 

1-      La prise en charge de l’enseignement de l’amazighe aux Marocains résidant en France.

2-      La promotion de la langue et de la culture amazighes dans les programmes des centres culturels marocains en France.

3-      Garantir aux Marocains résidants en France le droit de donner des prénoms amazighs à leurs enfants.

Aux deux gouvernements :

1-      Revoir les accords bilatéraux entre les deux gouvernements pour prendre en considération l’enseignement de la langue et de la culture amazighes aux Marocains résidant en France.

2-      Cesser d’utiliser des appellations ethnicisantes et homogénéisantes pour désigner l’Afrique du Nord et garder son appellation géographique, plus démocratique et respectueuse de la diversité qui la caractérise.

Adoptée à Clichy (92)

Le 1 avril 2012.

Les associations signataires :

- Azal – (93) par Hamid Belkassem

- Club Adlis- (75) par Myriem Jeroua.

- Tamaynut France – Clichy (92) par Ali Idaissa.

- Tiwizi 59 – Lille (59) par Hassan Aselouani

Communiqué :

 
A la marge de sa visite au Maroc le lundi 12 Mars, la première secrétaire du parti socialiste français, Madame Martine Aubry s’était entretenue avec Monsieur Abdellatif Maazouz, le ministre délégué des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Les deux parties avaient abordé la question de la migration circulaire entre le Maroc et la France, ainsi que le renforcement de l’enseignement de la langue arabe aux marocains dans les établissements scolaires français.

La récente réforme constitutionnelle au Maroc a consacré la langue amazighe comme langue officielle et patrimoine commun à tous les Marocains sans exception et le chef du gouvernement s’est engagé à étendre son enseignement aux enfants des immigrés Marocains. Malgré toutes ces avancées, Monsieur le Ministre des MRE n’a pas du tout abordé cette question lors de ses échanges avec Madame Aubry et n’a insisté que sur l’enseignement de l’arabe.
Compte-tenu de ces éléments, nous, les associations amazighes signataires, appelons le gouvernement marocain au respect la constitution et à l’établissement des lois organiques qu’elle prévoit pour que la langue amazighe puisse intégrer l’ensemble des domaines de la vie publique, et en particulier les médias et l’enseignement.

Dans le même sens, nous dénonçons le recul sur l’enseignement de l’amazigh aux marocains de l’étranger, elle exige du gouvernement marocain la révision de l’accord franco-marocain du 14 novembre 1983 relatif à l’enseignement de la langue d’origine qui ne prévoit que la langue arabe.

Enfin, nous appelons les responsables français à prendre en compte le fait que le Maroc a désormais deux langues officielles, l’arabe et l’amazigh

Associations signataires, mars 2012 :

Corso-berbère (Corse)
Franco-Amazigh (Mulhouse)
Tamaynut France (Région Parisienne)

Tiwizi59 (Lille)
ZARI (Marseille)